Notre perception repose sur le sentiment que notre « moi » (self) est localisé là où est notre corps, autrement dit sur le sentiment d’incarnation (embodiment) – le fait d’habiter ce corps, d’être localisé dans les limites physiques de ce corps. Cette sensation n’est pas gouvernée par un organe sensoriel isolé mais dépend au contraire de l’intégration des afférences multisensorielles. Nous étudions cette sensation en nous intéressant à la contribution des interactions auditives et vestibulaires pour la perception du corps propre, et en profitant des conditions d’apesanteur provoquées lors de vols paraboliques. En situation d’apesanteur, les indices vestibulaires sont naturellement perturbés, ce qui peut altérer la sensation d’unité entre le sentiment de soi et son propre corps et en d’autres termes modifier la perception de son corps comme référence spatiale.