ENTRECORPS

  • Projets terminés

Les interactions humaines médiatisées sont étudiées depuis plusieurs années par les disciplines relevant des sciences de l'ingénieur et de la robotique, de part l'importance croissante que prennent les machines dans la communication entre les humains. Parallèlement, les neurosciences commencent à s'intéresser à l'inscription de l'homme dans sa société et réalisent qu'il est difficile d'établir les mécanismes neuronaux de la cognition sociale en étudiant des individus en isolation. Si l'on sait depuis longtemps que le contexte social module les réponses comportementales aux stimuli sensoriels, il n'en reste pas moins que prendre en compte celui-ci n'est pas une pratique courante de la démarche expérimentale adoptée en neurosciences comportementales chez l'homme. Avec l'introduction des nouvelles formes de communication, les interactions humaines sont médiatisées et sans doute transformées.

Ce projet se propose de croiser les connaissances de plusieurs champs disciplinaires afin d'aboutir à l'étude des mécanismes de coordination interpersonnelle dans les interactions humaines médiatisées. Saisissant l'opportunité que représentent les nouvelles applications collaboratives, nous désirons les utiliser comme des outils expérimentaux pour apporter des connaissances aux neurosciences cognitives et sociales. Inversement, les résultats de nos expériences devraient pouvoir servir d'évaluation aux applications collaboratives, questionnant les mécanismes sensoriels qu'elles mettent en jeu, leur retombées sociales et artistiques.

Un premier exemple d’étude est celui de l’espace péri-personnel, étudié cette fois non plus chez le sujet isolé mais en situation d’interaction. Il y a plus de 50 ans, l'anthropologue Edward Hall créait la notion de proxémie, définissant les différents compartiments de l'espace autour du corps et leur fonction sociale. Depuis peu, ces travaux ont été reliés aux recherches en neurophysiologie établissant les bases neuronales de l'espace peri-personnel (EPP). Cet EPP est codé au niveau cérébral comme une interface motrice et multisensorielle entre le corps et l’environnement. Plusieurs études mettent en évidence la plasticité des limites de cet espace virtuel entourant le corps du sujet, en fonction de la situation sociale et émotionnelle dans laquelle il se trouve.

Une étude a été développée pour investiguer l’impact de différents contextes sociaux sur la taille de l’espace péri-personnel, en particulier des contextes de collaboration ou de compétition entre individus. Ces études ont permis de confirmer la spécificité de la collaboration comme contexte social modulant la taille de l’espace péri-personnel.

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies pour nous permettre de mesurer l'audience, et pour vous permettre de partager du contenu via les boutons de partage de réseaux sociaux. En savoir plus.